Poème 146
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Sur le pont

J


e passe dans la vie fouetté par les vents
Comme l’écume sur la vague est tout éparpillée,
Chahutée, brisée, dispersée, brinquebalée,
Mais toujours se reforme et décore l’océan.

Je passe dans la vie comme le grand oiseau blanc
Qui plane et qui recherche, ses ailes dépliées,
Le dessin d’une terre, prête à être épousée,
Mais tourne et meurt enfin, perdu dans l’océan.
Je traverse la vie comme on passe un torrent
Sur un pont trop étroit, sans lumière et tremblant,
Je franchis l’existence puisqu’elle est devant moi ...

Au hasard des tempêtes, des marées et des vents
J’attends peut être encore un grand adolescent
Depuis qu’au fond de l’âme tout est désert sans voix.

17 Février 1967




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