Poème 169
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Sonnet pour deux baisers

J


e sais que nous avons commencé par nous taire
Mais qu’avions nous à dire ? La musique était là
Pour garder le silence. Je préférais tes bras
Sur mes épaules à la plus belle des prières.

Je sais que pour bonsoir je t’ai pris deux baisers
Tout petits, dans le cou, et que je n’ai rien dit.
Mais fallait il te dire que tu étais jolie ?
Tu le savais déjà ... Mes yeux se sont fermés.
Je sais que je n’ai eu que le goût de ton corps
Mais t’ai je mal connue ? Ou plutôt ai je tord
De croire que le silence est aussi créateur ?

Il est très difficile, lorsqu’on voit un pays
Recouvert par la neige, de croire qu’à midi
Il se transformera en source de couleurs.

1 Avril 1967




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