Poème 18
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Fantômes

T


ous mes fantômes vivent encore
Fidèles ombres de la nuit ou du jour
Courtisans flatteurs qui m’ont fait philosophe,
Qui m’écrivent des romans et me donnent des idées.

Vous mes fantômes, je sais,
Je vous ai volontiers abrités
Et nourris de solitude stricte.
Je ne vous renie pas, je vous supporte encore
Et vous invite parfois à table,
Pour un petit repas.
Ombres futiles, compagnes et voisines,
Vous m’escortez encore avec patience,
Confiantes dans mes faiblesses.
Ombres vous êtes bien femmes !

Toi fantôme bien réel, fille vivante
Que j’éternise pour longtemps,
Ne quitte plus mes pas
Tu me renverrais sans savoir
Mille fantômes encore vivants.


9 Mars 1971




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