Poème 2
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N

ue et belle, allongée, tu attends
Tu attends de ma force la douceur
Tu attends de la nuit la lumière
Tu attends, dévêtue, la chaleur
Tu attends d'un refrain un mystère.

Laid, brutal et bestial je te prend ...

Follement, lentement, mes mains
Doucement, descendent ton dos
Puis se promènent sur tes seins,
Elles s'imprègnent de ta peau,
Elles s'attardent, s'arrêtent ou s'en vont.

Ton corps se plie comme un roseau
Agité par mille frissons
Qui naissent là où sont mes mains.
Mes lèvres se joignent à tes lèvres
Et mon ventre épouse ton ventre.
Quand nos deux corps ne font plus qu'un
Alors apparaissent les rêves.

Ma mie en toi je cherche le repos ...

T'aimer dix fois, vingt fois et m'épuiser
A fatiguer mon corps, à le briser
A en chasser la moindre des fureurs
Et m'endormir au creux de ta tiédeur.
Mourir enfin en respirant ta peau ...

Oublier mon corps par ton corps
Oublier la vie par la vie
Oublier la mort par la mort
Oublier la nuit par la nuit.

Conquérir le temps par la répétition
Conquérir l'ennui par dix mille baisers
Conquérir l'amour par la satiété
Conquérir la peur par cent mille raisons.

Voyager dans ton paysage de peau nue
D'ombres familières et de chemins trop connus
Où je fais chaque fois d'un décor identique
Un tout autre univers d'images fantastiques.

Là j'y vois la lumière de la nuit
Là j'y vois la sagesse des folies
Là j'y vois la laideur des beautés
Là j'y vois enfin ce qu'est aimer.

Tout se résout dans cette fête
De l'animal et du poète.

1er Janvier 1967




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