Poème 220
Copyright de l'auteur
Un soir

N


ous étions arrivés, chaque groupe un à un,
Déjà tous un peu fous et tous un peu pantins.
Vous étiez descendus, très impatients bien sur.
Je dus aller très loin pour garer la voiture.

La nuit était profonde et j’étais énervé.
Pourquoi ? Je ne sais trop et cela m’étonnait.
Peut être parce que je n’avais pas osé
Encore te demander ou même te voler
Ce tout premier baiser toujours tant désiré.
Et puis cette voiture qui calait sans arrêt.
Si vraiment j’avais pu j’aurais détruit la terre,
Et j’ai même songé à l’eau de la rivière ...

Je m’en voulais je crois. Mais quand je descendis
Eloignée de ces fous, toi tu m’avais suivi.

A ces néons brûlants et ces musiques folles
Pour filles adultérées et pour gamins frivoles
Tu choisis mon silence et mon regard inquiet,
Tu choisis la douceur de cette nuit d’été.
Pendant une seconde je te promets ma mie,
Qu’au long de cette vie je n’ai pas ressenti
Joie aussi douce et pleine et idées aussi folles.
Il eut fallu poser ma main sur ton épaule.
Et même t’embrasser. Mais j’ai tout oublié.
Ma joie était trop forte pour être partagée.

Etait ce simplement un petit peu d’ennui
Qui t’avait amenée vers moi dans cette nuit ?
Fuyais tu cette foule en te tournant vers moi
Ou rêves tu aussi d’entrelacer nos bras
Comme le font si bien les amants qui ont faim ?
Quand le saurai je ? Quand viendras tu me raconter ,
Ou bien n’est ce qu’un rêve comme j’en ai tant fait
Autrefois, aujourd’hui et sans doute demain ... ?

31 Mai 1967




accueil sommaire http://economiemultiple.free.fr précédent suivant