Poème 362
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Aumône

M

endiants je ne vous connais point.
Boiteux, goitreux, souffreteux
Plaignants, geignants et indigents
Qui êtes vous pour dire des mots
Pour regarder le monde
Et vouloir l’arrêter
En tendant une main ?

Je suis en vie entier
Ou bien je ne suis pas.

Que le monde me blesse,
Que l’amour m’abandonne,
Je ne montrerai pas
Un corps qui se débat
Ni une âme mendiante.
 Je ne veux point d’aumône

Je te veux tout entière
Ou bien je te renie.

14 Mai 1968



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