Poème 424
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Rouges de soleil

J


e pense à cette plaine de repos
Où nous serons couverts
Par des vagues d’eau verte
Où nos corps seront odeurs de fleurs
Parfums d’herbes brûlées,
Eteintes sous le ciel
Et rouges de soleil.

Nos vies seront sans vie,
Semblables aux morts silencieuses
Heureuses, douces et longues.
Nos mots ne seront plus
Que les noms de nos sens.
Nos cœurs et notre esprit,
Ayant clos leurs fureurs,
Nous n’aurons plus qu’à exister
Immobiles, communs,
Parfaitement unis
Ecrasés de tiédeur
Allongés sur la terre,
Soumis à la raison.

Ma tête sur ta hanche,
Inutile, silencieux, vide et stupide
Mais comblé par ta seule présence.

10 Juin 1968




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