Poème 161
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Ton visage

T


on visage est enfin devant moi
Et je le dévisage doucement
Lentement, paresseusement
Ton visage tant rêvé qui est là devant moi.

Et mes mains, tremblantes, avec lenteur,
Se promènent sur ton visage. Mes doigts
Dessinent tes deux yeux où je vois
Se nicher, se blottir, tout le calme de l’heure.

Sur ton front elles vont s’égarer
Là où s’inscrit la marque du temps câlin
Puis glissent vers ta joue et enfin
Descendent sur ta lèvre espérant un baiser.
Ce baiser tu le donne, je le sens,
Alors que mes deux mains déjà s’en vont
Reconnaître en caresses, ton menton
Avant de s’arrêter sur ton cou longuement.

Ton visage n’est plus cette proie
Qu’en avaient fait mes doigts. Ferme les yeux
J’ouvre les miens. Qu’il repose heureux
Ce visage si beau, compagnon de mes doigts.

20 Février 1967




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