Poème 184
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Projection

L


ueur étrange d’une rose
Soleil d’aube timide
Lumière trop pâle encore
Pour éblouir la vue
Mais qui sculpte le monde
De reliefs inconnus.

Eau vive d’une source enclose
Terre sèche et avide,
Rivière de rosée, issue d’un frais matin
Et dont le premier chant
A le ton d’un chagrin.

Tendre bourgeon d’un mois de mai
Qui prend forme de fleur
Doux parfum que l’été
A soudain libéré
Pour un oiseau poète
Qui l’avait regardé

Transparence des ciels obscurs
Pureté d’une pleur, enfance d’une adulte
Eclat d’un cristal pur
Fraîcheur d’une gouttelette
Qui revient de l’azur

Belle aquarelle d’un rêve ancien
Projection de mon âme, te voilà dessinée,
Inventée par mes mains
J’épouse chaque soir l’image d’une femme.

25 Avril 1967




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