Poème 194
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Sonnet pour un regret

L


es dunes de sable jaune, toutes veinées de vert,
Des arbres qui se plient, caressés par le vent,
Une mer déchirée en mille reflets blancs
Une terre dont le cœur se montre à découvert.

Des canaux qui s’en vont chercher une rivière
Et puis un pays plat jusqu’à l’écœurement
Avec un ciel patient qui attend un printemps
C’était le royaume où je grandis naguère.
Un regard étonné, éclairé de douceur,
Des cheveux très très longs reposant sur son dos
Et puis la pureté de quelque goutte d’eau

Faux portrait d’une fille qui fit bondir mon cœur ...
Mais vient toujours le temps de quitter un pays
Et je n’ai pas osé faire confiance à l’oubli.

18 Mai 1967




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