Poème 201 | Copyright de l'auteur | |
Lorsque
l'ombre s'installe |
e soir arrive doucement au loin, là bas La plaine s’obscurcit, l’ombre atteint les coteaux Et tous deux se confondent en un même berceau. La nuit descend lentement ... Soudain elle est là. Ton visage si doux n’est plus rien sans lumière Il n’est plus que partie de l’ombre que ton corps Allonge sur le sol, comme pour mieux enclore Une vie qui avait autrefois un mystère. Ton regard n’est plus là, la nuit noire l’a éteint. Tes cheveux et ta joue ont perdu leurs couleurs. Ta lèvre qu’habitait un pâle sourire moqueur, Elle aussi disparaît ... Tu te mues en pantin. |
Bientôt tes mains ne sont plus
que chaude tiédeur, Ton front n’existe plus que là où sont mes doigts Ton corps entier devient objet entre mes bras Tu n’es plus qu’une fille livrée à ma laideur. Qu’importe qui tu es puisque ma vie est morte Et que je ne sais plus de tes yeux la lueur Qui fait que le regard est la porte du cœur : Tu n’es plus qu’une fille parmi une cohorte. Lorsque l’ombre s’installe l’être humain se fait bête Ciel et terre se confondent, chaque objet devient gris Toute conscience meurt... Et pourtant cette nuit J’aime ton ombre avec une âme de poète. 27 Mars 1967 |
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