Poème 38 | Copyright de l'auteur | |
Je crois que je suis mort |
e crois que je suis mort Il y a bien longtemps Lorsque je vins au monde Pour la seconde fois Le jour m’avait à peine éveillé Tout tremblant Que déjà la nuit noire Dépliait son grand drap ... A peine les bourgeons Peuvent ils éclore, A peine ont ils le temps D’annoncer quelques fleurs Que le froid, la gelée arrivent Et les dévorent Ne laissant sur la branche Que marques de stupeur. A peine l’enfant peut-il imaginer sa vie, A travers quelques rêves, |
Et dessiner la
terre A grands coups de crayon, De jeux et de défis, Qu’il doit tout effacer Et apprendre à se taire. Découverte trop étrange, Pour l’enfant trop petit Quand il sait que l’oiseau, Auquel il donne fête, Et retient dans ses mains A peine éclos du nid, S’envolera là haut, même un jour de tempête Les ailes dépliées, goûtant l’air et le vent Les grands froids et la peur, écoutant d’autres voix. Je crois que je suis mort une première fois Quand tu me fis renaître, il y a bien longtemps. 4 Février 1967 |
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