Poème 406
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Un à un

L


es toits rouges de la terre
Ont rapproché l’espace qui séparait le gris du bleu.

En bas, où nous étions hier,
Des tâches jaunes s’encombrent de fourmis,
Doubles des vies d’en haut.

Les mots en feu de l’intérieur, qui disent les secrets,
Prirent sous la lumière, apparences de baisers.

Ici tout se trouvait ailleurs, au delà du présent
Aux portes d’une éternité d’âme et de chair.
Ici, nous avons grandi, sous des toises rompues,
Ouvertes aux démesures.
Ici, sur quelques mètres de pierres grises, tout est changé.
Kaléidoscope d’instinct et de logique,
Tiédeur de mes raisons,
Vous m’acquiescez au monde sans que je me défende.

Toits rouges d’une terre immense et pleine,
Le temps passé à vous dévisager,
A rétréci l’espace où nous étions perdus.

Pour ces regards qui naissent au creux de ton visage
Je prolongerai chaque jour d’un autre jour

13 juin 1968




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